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Le quart de finales contre Nancy, le choc des demi-finales

« Furiani » commence le soir du 22 avril 1992. Le Sporting Etoile Club de Bastia – le club ne reprendra son nom actuel qu'en 1989 - reçoit en quart de finale de la Coupe de France l'AS Nancy-Lorraine au stade Armand Césari à Furiani.

Pour faire face à l'évènement et à l'affluence suscitée par le match, les dirigeants du SC Bastia confie à la société Sud Tribune le soin d'installer une tribune métallique sur l'emplacement de la vieille tribune ouest, portant ainsi sa capacité d'accueil au nombre de 2 500 places. Armand Césari est comble ce soir là, accueillant officiellement 8 737 spectateurs. Ce sont donc ces 8 737 spectateurs qui, au terme de la séance de tir au but de ce quart de finales, célébrent la qualification du SC Bastia pour les demi-finales de la Coupe de France.

Le lendemain à Paris, en direct sur l'antenne de TF1, Patrick Poivre d'Arvor effectue le tirage au sort des demi-finales : Monaco se déplacera dans un premier temps à Cannes, et l'affiche de ces demi-finales verra s'affronter le Sporting Club de Bastia et l'Olympique de Marseille. Thierry Rolland parle alors d'une rencontre qui va faire « exploser Furiani ». La date du choc est fixée au 5 mai, AS Cannes – Monaco étant déplacé au 28 avril en raison de la finale de la Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe qui va opposer cette même équipe de Monaco au Werder de Brême le 6 avril.

Retour sur le parcours des deux clubs lors de cette coupe de France 1992 :

Bastia

Septième tour : Bastia - Annecy (D2) 3-0.
Huitième tour : Thonon (D4) - Bastia 0-2.
Trente-deuxièmes de finale : Fesches-le-Château (DH) - Bastia 0-1.
Seizièmes de finale : Bastia - Toulouse (D1) 2-0.
Huitièmes de finale : Nice (D2) - Bastia 0-1.
Quarts de finale : Bastia - Nancy (D1) 0-0 (Bastia qualifié 3 tirs aux buts à 0).

Marseille


Trente-deuxièmes de finale : Marseille - Bordeaux (D2) : 1-0.
Seizièmes de finale : Istres (D2) - Marseille : 1-2.
Huitièmes de finale : Valenciennes (D2) - Marseille : 0-2.
Quarts de finale : Caen (D1) - Marseille : 1-3.

 

Marseille est belle et bien l'équipe française en forme du moment. Sacrée championne de France l'année précédente, elle l'a également été 7 fois par le passé, et le sera encore en cette année 1992. En ce qui concerne la Coupe de France, l'équipe phocéenne finaliste de la précédente édition (1991) se partage la 1 ère place avec l'AS Saint-Etienne au nombre de succès en finale avec 10 victoires. Enfin, sur le plan européen, l'OM de Waddle, Papin et ses autres stars compte déjà à son actif une demi-finale de Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe (1988), une demi-finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions (1990) et une finale de cette même C1 perdue face à l'Etoile Rouge de Belgrade (1991).

Pour le Sporting, la situation est tout autre. Le club ne vit plus que dans l'ombre de son seul et unique succès en Coupe de France (1981), l'époque des Marchioni, Milla et autres gloires du Sporting mais aussi et surtout de la fantastique épopée européenne de 1978. Après huit saisons consécutives en D1, le SECB rejoint la D2 en 1986, où il stagne maintenant avec un bilan mitigé : tantôt rayonnant comme lors de la saison 1986/1987 où il flirte avec la montée (grâce notamment à sa meilleur attaque de D2 avec 65 buts), et tantôt désespérant lors de la saison 1990/1991 où le SECB rate l'accession à l'élite après avoir diriger la tête de cette 2 nde division pendant une bonne partie de la saison.

Bastia fait donc figure de « petit poucet » et la demi-finale à Furiani apparaît aux yeux des supporters « turchini » comme le plus grand évènement pour le Sporting depuis la finale de Coupe de France, 11 ans plus tôt, marqué de plus par l'enjeu du match et la revanche d'une certaine finale de Coupe de France 1972 sans doute aussi...

Ce sera donc David contre Goliath. On attend du SCB l'exploit, celui de sortir de la Coupe une équipe comme l'Olympique de Marseille. Bastia n'est certes plus l'équipe des Papi, Rep ou Cahuzac mais tout le monde espère qu'elle pourra se surpasser avec ses nombreux joueurs corses, Di Fraya, Mangione ou encore Valencony, portés par un public de Furiani comme on le connaît à son habitude…

La demi-finale de la revanche donc, mais aussi celle de tous les espoirs…

Pour le sporting c’est une toute autre chose, petite équipe de D2, une seule et unique victoire en coupe de France : 11 ans auparavant, en 1981, l’époque de Marchioni, Milla, et justement, comme le SCB n’atteint que rarement ce niveau de compétition, les matchs se font des plus importants et des plus disputés possible, et de plus, recevoir, et ridiculiser la grande OM sur sa pelouse, un des ennemis méditerranéens, serait déjà une grande victoire mémorable.

 

Pour cette rencontre exceptionnelle, on vient de toute la corse vers Furiani,et pour être sûr de ne pas rater le début du match on arrive en avance, tellement an avance qu'à 16h le stade est déjà presque plein, plein de gens heureux, plein de gens festifs, déjà sûrs de la victoire des "turchini" (les bleus), déjà persuadés de devoir remonter et descendre le boulevard Paoli, en klaxonnant et en laissant à nouveau exploser sa joie, car c'est sûr que dans l'esprit de chacun, l'OM a dors et déjà perdue, et Bastia se retrouve donc qualifié pour la finale au Parc des Princes !

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JoJo, comme à son habitude, mettant le "Tazzu" (L'ambiance) à Furiani

Pascal Olmeta : Le Corse défendant les buts ennemis

 

Les deux équipes à l'échauffement, peu avant le début du match.