Un
édito de Lucien Alfonsi,
dans
KYRN
Le S.E.C.B., c'est d'abord la revanche du sport sur l’argent.
Depuis des années, on tente de nous expliquer qu'en football
il ne saurait y avoir de grande équipe ou de succès
durable là où il n'y a pas d'installations techniques
ou sociales de premier plan.
Bonne et heureuse leçon bastiaise qui laisse au sport
sa noblesse et l'affranchit autant de la prétention que
de l'argent...
C'est aussi la revanche de l’inspiration sur la planification.
Le S.E.C.B. a démontré que l'on peut réussir
sans pour autant avoir des robots exécutant un "programme"
ou un entraîneur se bornant à appuyer sur des boutons...
C'est enfin et surtout la revanche du football corse. Il y a
un football corse comme il y a une langue corse et finalement
un football, cela s'apprend comme une langue. LISBONNE, NEWCASTLE,
TURIN, ce ne sont pas seulement les étapes d'une équipe
vers les hauteurs auxquelles elle ne semblaient pas destinée
à rentrée de l'automne. Ceux qui ont vu au Stadio
Communale de TURIN l'extraordinaire communion établie,
malgré la distance, les grillages et les policiers, entre
les milliers de supporters corses et les onze joueurs qui étaient
leurs représentants sur le champ clos de la dernière
bataille, savent que l’épopée est celle
de tout un peuple auquel le football a donné une occasion
sans pareil de porter son drapeau, d'honorer son identité
en se battant et en gagnant.