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L'instruction sur le procès de la catastrophe de Furiani est clôt le lundi 4 janvier 1993 par le juge d'instruction M. Jean-Pierre Rousseau : 18 personnes sont inculpées dont 16 pour homicides, coups et blessures involontaires.

Le 23 Avril, à deux semaines du premier anniversaire de la catastrophe de Furinai, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Bastia renvoie 13 des 18 personnes inculpées devant la chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Bastia et confirme le non-lieu des cinq autres prévenus, décision qui ne suit donc pas exactement les réquisitions du Procureur Général.

Cette première décision de la chambre provoque la déception et la colère des membres du Collectif des victimes de la catastrophe, qui annoncent leur pourvoi en cassation afin d'obtenir un procès en Cour d'Assise, comme le demandait Me Jacques Vergès, défenseur du collectif des victimes, quelques mois plus tôt.

Le 23 février 1994, la chambre criminelle de la Cour de Cassation rejette les pourvois et confirme définitivement les cinq décisions de non-lieu, levant ainsi le dernier obstacle à la comparution des 13 prévenus qui, selon le collectif, « confirme ainsi la volonté politique qui semble prévaloir dans cette affaire de na pas mettre en cause les responsabilités de la puissance publique dans le drame du 5 mai 1992 ». La date du Procès est fixée au 3 octobre.

 

Sont inculpés pour homicides, coups et blessures involontaires

•  Jean-Marie Boimond,

•  Bernard Rossi,

•  Jean-François Filippi,

•  Michel Cagnion,

•  Ange Paolacci,

•  Raymond Le Deun,

•  Didier Cauville,

•  Michel Andrei,

•  Christian Fili,

 

Sont Inculpés pour homicides, coups et blessures involontaires ainsi que pour faux et usage de faux

•  Etienne Galeazzi

•  Yvon Bartolini

•  Michel Lorenzi

"Que ce procès se tienne en Corse était une nécessité

pour les Corses et aussi pour la Justice"

Bénéficient d'un non-lieu :

•  Jean-Fournet Fayard

•  Mireille Giudicelli

•  Eugène Bertucci

•  Jean-Claude de l'Estoile

•  Claude Dragan

 

C'est par cette déclaration que le président du Tribunal ouvrira, dans un climat de tension extrême, le procès des responsables de la catastrophe de Furiani, de ses 18 morts, de ses 2357 blessés. 400 policiers armés seront alors mobilisés à Bastia. Les prévenus placés derrière des box vitrés et blindés pour la première fois dans un procès en Instance, face à une audience de 200 personnes

Ayant un temps évoqué le « dépaysement » du procès (autant d'ordre pratique – ailleurs que dans un palais de Justice comme cela avait été suggéré – que géographique), l'idée sera vite abandonnée, « Ne fusse-ce qu'en raison de la symbolique qui s'attache au palais de Justice » comme le déclarera Michel de Gentile, journaliste à RCFM.

Seul manquera à l'appel Jean-François Filippi, président du Sporting Club de Bastia au moment de la catastrophe, qui devait être abattu devant son domicile de Lucciana deux jours avant le début du procès.

Au terme de plusieurs semaines de débat, de témoignages et d'accusations, dans un climat tendu et difficile, les accusés ne cessant de se renvoyer la balle, le procès s'achèvera le 2 avril, par un verdict qui soulèvera à nouveau la colère de toute l'Ile :

•  Jean-Marie Boimond et Michel Lorenzi condamnés à 2 ans d'emprisonnement

•  Etienne Galéazzi, Ange Paolacci, Yvon Bartolini, Bernard Rossi, Luc Pilard et Michel Cagnion à des peines de inférieur à 2 ans, les autres prévenus étant relaxés

Le procès en appel quelque mois plus tard ne fit qu'ajouter du désarroi à la colère des familles de victimes et de victimes elles-mêmes, puisque tous les condamnés bénéficiaient de sursis ! Des affrontements allaient éclater à la sortie du Palais de Justice avec les forces de l'ordre. C'est finalement Vanina Giudicelli qui résumera le mieux la décision rendue par le Tribunal :

« Une insulte aux familles, aux victimes et au peuple marqué dans sa chair »

« 17 morts et plus de 2 000 blessés dont beaucoup reste diminués à vie, le massacre d'innocents né de l'inconscience humaine et de l'affairisme sans limite d'un football de plus en plus gangrené par l'argent aura pris le soir maudit du 5 mai 1992 une dimension proprement monstrueuse. Tout ça parce que la folle inconséquence de quelques-uns ne fut pas contrôlée comme il se devait par les autorités compétentes, civiles, sportives administratives ou techniques. »

Victor Sinet, La fabuleuse histoire du football corse .

Retrouvez ICI L'interview de Karine Grimaldi, victime du drâme,

sa vision sur le procès, sa vie après le drâme

Issu du Paris Match du 02 février 1995

 

"On m'a volé mon procès"

 

Dessins de David Wasserman, journaliste pour France 3 Corse, présent le jour du procès

Jean-Marie Boimond (l'ingénieur chargé du montage de la tribune)

Mes Soulez-la-Rivière Manderieux Avocat de la Défense Raffalli

Le procureur Bonnecarrere